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Hello Reader, Si l’on en croit les différents articles parus récemment dans la presse spécialisée, on assiste à la mort de l’art… ou tout du moins d’une forme d’art, les arts plastiques. Les galeries subissent la crise et ferment à tour de bras. Sont pointés du doigt :
Bien sûr, quand on place l’art au niveau des choses “non-nécessaires” (je prépare un article de blog sur l’ouvrage “What Art Does: An unfinished theory” de Brain Eno) dans une société de consommation, on se retrouve avec une société qui ne valorise pas l’art. Mais parlons deux minutes de cette notion d’expérience. J’y vois 2 choses, une très positive, et une très négative. On commence par la positive : une “expérience d’art”, ça peut être plein de choses. Une exposition est en soi une expérience d’art, avec une conception, une scénographie. Les spectacles immersifs comme par exemple à la Carrière de Lumières aux Baux-de-Provence sont une façon de créer de l’expérience autour de l’art. La médiation culturelle est une forme d’expérience. Le point commun entre tout ce que je viens de citer ? L’art y existe à la fois comme objet ET comme sujet de l’expérience. Passons maintenant à la version “négative” (pour moi et dans mon opinion) de vouloir non plus des objets d’art, mais de l’”expérience”. J’y vois un symptôme de notre société de consommation de masse, de ce besoin continuel d’”entertainement” (divertissement). Le “panem et circenses” (”du pain et des jeux”) de l’ère Romaine, tout doit distraire l’Homme de sa condition humaine et de sa mortalité. 💬 “Un roi sans divertissement est un homme plein de misères”, disait Blaise Pascal (né à Clermont-Ferrand, le sachiez-vous ? ) Le divertissement est tout ce qui “remplit le vide” pour que nous ne restions pas seul·es avec nos pensées, très bien illustré à notre époque où l’on scrolle à l’infini sur les réseaux sociaux, où on "binge watch" les séries sur Netflix. Si on ne recherche que l’expérience et non plus l’objet, que faisons-nous des artistes ? Selon les Rapports d’Activité de la Sécurité sociale des artistes auteurs, il y avait 276 046 artistes-auteurs immatriculés en 2021, contre 408 587 en 2024, soit une augmentation de presque 50% en 3 ans. Et si on reprenait les bases ? L’art n’a pas besoin d’être CHER pour être de qualité. Il a cependant besoin d’être apprécié à sa juste valeur. L’art est un vecteur d’émotions : imagine-toi découvrir une œuvre, tomber en amour devant elle, et pouvoir revivre ce sentiment à l’infini en achetant l’œuvre ? Parle-t-on ici vraiment de “posséder un objet” ? Ou bien parle-t-on de vivre une expérience, et d’avoir le luxe de pouvoir la revivre encore et encore. Cerise sur le gâteau, tu soutiens un·e artiste ce faisant, quelqu’un qui travaille dur à son métier, un métier rarement valorisé sur le plan social (ou financier, institutionnel, ou tout autre plan en fait, mais c’est un autre débat). Je crois fondamentalement que la crise du marché de l’art contemporain est une opportunité : celle de sortir l’art des milieux élitistes, de la spéculation, et rapprocher à nouveau les artistes et les gens, créer de la proximité, de l’échange, de l’humanité. Y’a-t-il meilleure expérience que celle-ci ? Avec passion, Sandrine Ressources :
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